La réforme de 2018 a profondément modifié le système de gouvernance et de financement de l’apprentissage en France. En passant d’un système piloté par les régions à une libéralisation réglementaire et financière ainsi qu’un financement lié au « coût contrat », les OFA ont dû adopter des stratégies économiques pour optimiser leurs coûts et investir dans leurs infrastructures. Cette transformation vise à améliorer la qualité des formations tout en sécurisant l’avenir des structures face à une possible contraction des financements publics.
Un constat généralisé de hausse des charges Depuis la réforme, les OFA ont enregistré une hausse significative de leurs charges, due à :
Une augmentation des frais salariaux avec des embauches de formateurs en réponse à la croissance des effectifs d’apprentis (notamment dans le cadre d’ouvertures de classes) ainsi que des rémunérations en hausse du fait de l’inflation ou des tensions sur le marché du travail. La facturation par contrat, conséquence de la réforme, a induit des dépenses salariales supplémentaires dans les établissements. Enfin, certains ont également ouvert des postes pour les activités de développement, de communication, de sourcing.
Des coûts liés au renouvellement des équipements ou plateaux techniques, à l’inflation des prix de l’énergie et des consommables, notamment pour les OFA des métiers de bouche, du bâtiment, de la sidérurgie et du transport qui sont beaucoup plus impactés par ces aspects qu’un OFA du tertiaire
L’augmentation des dépenses de fonctions support pour la facturation, la mise en place d’une comptabilité analytique et les frais liés à Qualiopi. Cependant la normalisation des process sur ces postes de dépenses dans les OFA a réduit leur impact financier au fil des années
Au déploiement d’actions de communication, afin d’assurer un sourcing d’apprenti stable et donc, désormais, un équilibre économique, certains OFA engagent des dépenses de communication plus ou moins importantes, comme le recrutement de personnel dédié, la participation à des salons, la mise en place de campagne sur les réseaux sociaux…
Pour faire face à ces nouvelles charges, les OFA ont mis en place diverses stratégies d’optimisation des coûts :
Cependant, ces stratégies peuvent parfois entraîner des effets pervers comme des charges complémentaires, une sélection à l’entrée pour éviter les coûts liés aux ruptures ou une dégradation de la qualité pédagogique due à un usage massif du distanciel, notamment dans le tertiaire supérieur.
Malgré ces tensions financières, les OFA investissent dans l’amélioration de la qualité de service rendue - évolution des infrastructures, plateaux techniques et matériels – et de la qualité des formations avec pour ambition de sécuriser l’avenir. Ces investissements visent à accroître la capacité d’accueil et l’attractivité des OFA, tout en anticipant une réduction des financements publics qui pourrait fragiliser leur capacité d’investissement à long terme.
Pour ce faire, ils mobilisent leurs fonds propres, les subventions des Régions et des opérateurs de compétences (OPCO).
Dans le cas d’un amenuisement des ressources, certains directeurs interrogés affirment qu’ils ne seraient plus en mesure d’assurer la rentabilité de leur établissement et / ou seraient contraints de fermer des sessions déficitaires maintenues jusqu’à aujourd’hui pour répondre à des enjeux de territoires (partenariats avec les acteurs locaux, besoins d’entreprises, réponse à une demande sociale, etc.).
Pour en savoir plus :
Consultez la note de synthèse réalisée par France Compétences :
Consultez le rapport intégral :
https://www.francecompetences.fr/app/uploads/2024/12/Rapport_Modele-economique-des-OFA_-2024.pdf
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