Newsletter n° 11 – 11 mai 2022

Les jeunes débutants du BTP ne suffiraient pas à couvrir les besoins en mains d’œuvre en 2030.  

« Tous secteurs d’activité confondus, d’ici à 2030, les besoins de recrutement générés par les départs en fin de carrière et le dynamisme de l’emploi devraient avoisiner les 800 000 chaque année. Atteindre ces niveaux d’embauche suppose que les postes à pourvoir soient effectivement pourvus et que les jeunes qui entrent sur le marché du travail y trouvent leur place. » 

Le rapport « les métiers en 2030 » du ministère du Travail et de France Stratégie dresse la liste des métiers présentant les besoins en personnel les plus élevés, assortie d’une projection des difficultés d’embauche à l’horizon 2030. 

Basé sur plusieurs scénarios macroéconomiques, cet exercice de prospective tient compte des enseignements de la crise sanitaire et des grandes transitions, écologique notamment. 

Lecture : pour un métier donné, les postes à pourvoir ou besoins de recrutement sont mesurés par le cumul des créations nettes d’emplois et des départs en fin de carrière qui sont en partie pourvus par les jeunes sortant de formation initiale arrivant sur le marché du travail. Le déséquilibre potentiel pour ce métier est ainsi l’écart entre les postes à pourvoir (ou besoins de recrutement) et le flux de ressources en main-d’œuvre constitué des jeunes entamant leur carrière professionnelle. Ce déséquilibre potentiel peut – ou non – être comblé par des personnes en emploi changeant de métier (ou en mobilité intersectorielle), des personnes sortant du chômage, des personnes précédemment inactives ou par de nouvelles ressources en main-d’œuvre venant de l’étranger. Source : France Stratégie/Dares

Il en ressort que 1 million d’emplois supplémentaires devraient être créés entre 2019 et 2030. A ces créations nettes s’ajouteront 7,4 millions de départs à la retraite sur la période. La somme des deux permet d’évaluer les besoins de recrutement : 760 000 en moyenne chaque année, 9 sur 10 étant liés au remplacement d’un senior.  

Les créations d’emplois vont être globalement favorables aux diplômés de l’enseignement supérieur qui occuperaient, en 2030, près d’un emploi sur deux (47% contre 43% aujourd’hui). Sur la période, 1,8 million d’emplois occupés par des diplômés du supérieur seraient créés alors que ceux qui n’ont pas dépassé le baccalauréat diminueraient de près de 800 000.  

Malgré l’augmentation de la qualification, la construction créerait près de 55 000 emplois n’ayant pas dépassé le baccalauréat entre 2019 et 2030. 

Lecture : en 2030, il y aurait 58 000 postes de cadres du bâtiment et des travaux publics en plus, soit une hausse de 30% par rapport à 2019. 

Source : projections France Stratégie – Dares, à partir des enquêtes Emploi (Insee). 

Quid du BTP ?

Après une perte de 80 0000 emplois depuis 2009, le secteur du BTP devrait créer, dans le scénario de référence, 190 000 emplois entre 2019 et 2030. La construction serait stimulée à la fois par la reprise de l’investissement et par la rénovation des bâtiments pour répondre aux exigences croissantes d’efficacité énergétique.

Lecture : entre 2019 et 2030, chez les ouvriers qualifiés du second œuvre du bâtiment, le déséquilibre potentiel entre les 177 000 besoins de recrutement (150 000 départs en fin de carrière et 27 000 créations nettes d’emploi) et le nombre de jeunes débutants (107 000) serait de 70 000. Quatre recrutements sur dix (40 % 70 000/177 000) pourraient être difficiles, les besoins n’étant que partiellement couverts par les jeunes débutants.

Source : Insee, Enquête FQP, projections France Stratégie – Dares. Psar Emploi-population (Insee). Destinie 2. Enquêtes Génération du Céreq. Depp.

Le dynamisme de la construction s’appuie sur la demande de bâtiments ou d’ouvrages de génie civil, par la poursuite de la croissance de la population et de la baisse de la taille des ménages (et donc, la hausse du nombre de logement), et par l’investissement des entreprises et de la demande publique d’infrastructures qui repartent à la hausse.

Les gains de productivité devraient également repartir à la hausse, portés par le progrès technologique et par l’industrialisation de la filière. Le développement de la conception/rénovation numérique (ou BIM pour Building Information Modeling) et celui de la fabrication de certains composants en usine (filière dite « sèche ») réduisent la durée des chantiers et rendent plus efficaces les interventions successives sur un projet de construction.

Les exigences de réduction des émissions de gaz à effet de serre du bâtiment accélèrent la demande de rénovation facilitée par les aides gouvernementales.

La stratégie nationale bas carbone

Dans le scénario bas carbone (avec un investissement massif dans la rénovation énergétique des bâtiments), 126 000 emplois supplémentaires par rapport au scénario de référence seraient créés. La construction devrait pleinement profiter de la stratégie de rénovation thermique des logements. Les métiers les plus sollicités sous ces hypothèses sont les ouvriers qualifiés du second œuvre, comme les plombiers et les électriciens, et les ouvriers qualifiés du gros œuvre, comme les maçons et les charpentiers. Pareillement, les effectifs de techniciens, architectes et cadres du bâtiment augmenteraient pour répondre aux exigences accrues de conception d’un bâti durable. 

Le rapport préconise d’accroitre les capacités de formation, sachant qu’il y a un lien formation-emploi élevé dans le secteur. Cependant, l’attractivité des métiers du BTP est un élément déterminant pour inciter les jeunes à rejoindre le secteur d’après le rapport. Les conditions de travail difficiles sont par exemple l’une des causes qui contribuent aux difficultés de recrutement.  

Source : les métiers en 2030 France Stratégie – Dares  

Lien : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/dossier/les-metiers-en-2030 

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