#6 En direct de la WorldSkills Competition 2017 : avec Alexis Guimont en plâtrerie et construction sèche

La pression est montée d’un cran supplémentaire chez les 1 300 concurrents au troisième jour de la compétition. Les 38 membres de l’Équipe de France des Métiers, qui associent excellence technique et prouesse physique depuis deux jours, sont tout entier dédiés à leurs épreuves et donnent le meilleur d’eux-mêmes.

Immersion dans la compétition en plâtrerie et construction sèche, avec Alexis Guimont, qui ne perd pas son objectif de vue : monter sur le podium international et hisser le drapeau français.

La fierté et l’excellence du métier

Alexis Guimont, compétiteur français en plâtrerie et construction sèche, ne montre aucune tension, même s’il virevolte autour de la maquette de plaques de plâtre qu’il réalise. Sa concentration et la précision de ses actions révèlent chez lui une parfaite maîtrise des gestes et une haute technicité d’exécution de son métier.

Alexis, qui a suivi son parcours de formation à BTP CFA Loir-et-Cher (Blois) en alternance dans l’entreprise de plâtrerie que dirige son père, peut compter sur ses supporters pour l’encourager, à l’image de Christophe Delmur, directeur de BTP CFA Loir-et-Cher :

« Alexis sait que nous sommes là, avec lui. La qualité de son travail nous rend toute la fierté que nous avons pour lui. C’est aussi une grande fierté pour les métiers du bâtiment et des travaux publics et la formation professionnelle, ainsi que pour notre réseau de l’apprentissage BTP. Le niveau atteint par Alexis est la preuve de notre force et de notre expertise à former des jeunes et à leur permettre d’aller jusqu’au bout de leur défi. »

 

Un investissement gagnant

BTP CFA Loir-et-Cher s’est beaucoup investi dans la préparation d’Alexis : « Un investissement à la hauteur du sien et de son entreprise, précise Christophe Delmur. »

Le CFA du BTP de Blois dispose d’une grande expérience pour former et accompagner des champions du monde, puisqu’Alexis est le troisième jeune formé au CFA participant à la WorldSkills Competition. Lors des précédentes finales internationales à São Paulo en 2015, Anthony Da Costa, issu du CFA, avait déjà remporté une médaille d’excellence en plâtrerie et construction sèche.

Avec deux personnes dans l’entreprise d’Alexis, la gestion du planning peut être compliquée. Sa formation et ses entraînements ont donc été modulés en fonction de l’activité de l’entreprise pour ne pas la pénaliser :

« La participation aux Olympiades des Métiers est un projet que le chef d’entreprise où Alexis était alors en formation a pleinement soutenu, précise Christophe Delmur, en tant que papa et en tant que professionnel. »

Préparation technique à BTP CFA Vienne

Alexis Guimont a également suivi les trois semaines de préparation technique organisées à BTP CFA Vienne (Saint-Benoît), centre d’excellence WorldSkills France pour le métier de la plâtrerie et construction sèche.

L’expertise et l’excellence du CFA du BTP de Saint-Benoît a été mise à la disposition d’Alexis, avec toutes les ressources nécessaires pour garantir la qualité de son entraînement et sa réussite à l’international. Une équipe de Parcours BTP a suivi Alexis lors de sa deuxième semaine de préparation à BTP CFA Vienne, au mois de juin dernier. Reportage…

https://youtu.be/AzQhwCWVj8A

Tout au long de ces derniers mois de préparation, Alexis a pu compter sur Frédéric Goubet, son formateur métier à BTP CFA Loir-et-Cher, qui lui a fait profiter de son expérience, y compris de la compétition. Il a ainsi joué un rôle très important aux côtés d’Alexis depuis les sélections régionales. Il l’a accompagné, entraîné et conseillé sur les points qu’Alexis devait améliorer pour être fin prêt pour Abu Dhabi. Frédéric Goubet a ainsi consacré sept semaines à l’entraînement d’Alexis depuis les finales nationales :

« Son employeur, qui est aussi son père, explique Frédéric Goubet, lui a dégagé du temps afin qu’il puisse s’entraîner et gagner. »

Lors de sa préparation technique, Alexis a également pu bénéficier des conseils et de l’entraînement de Julien Renard, l’expert métier, pour performer encore plus : « Julien Renard, explique Frédéric Goubet, l’a aussi entraîné à faire du staff pour l’épreuve de vitesse (« speed module »), organisé le dernier jour de la compétition. » Julien Renard connaît parfaitement la compétition internationale pour l’avoir vécue lui-même en 1997 à Saint-Gall (Suisse), où il a remporté la médaille d’or.

Sans cesse Alexis a travaillé des sujets de compétition pour progresser, parfaire ses techniques et peaufiner son savoir-faire métier :

« Il a travaillé les bandes, sa vitesse de collage et de surfaçage ou encore la planéité, précise Frédéric Goubet. Il s’est notamment entraîné à faire une repasse en une seule fois et qu’elle soit bien faite du premier coup. C’est tout simplement le geste métier qu’il maîtrisait déjà, mais dont l’entraînement fait la différence sur une compétition. »

Sur le collage des bandes, Alexis et Frédéric ont travaillé sur la méthode qui lui convenait le mieux, car Alexis n’était pas à l’aise pour les coller directement sur le support.

« Nous avons repris une technique repérée lors des finales nationales, raconte Frédéric Goubet, où le collage était préalablement fait sur une table. Comme cette technique convenait à Alexis, il l’a adoptée et a gagné à la fois en rapidité et en précision. »

L’épreuve en plâtrerie et construction sèche

La compétition en plâtrerie et construction sèche est composée d’un seul module, avec une maquette à réaliser en un peu plus de 21 heures, mais découpé en plusieurs épreuves.

La première concerne l’assemblage et le montage de la structure de la maquette sur deux jours (douze heures), qui est notée au soir de la deuxième journée de compétition.

La deuxième épreuve, qui s’est déroulée ce mardi 17 octobre pendant cinq heures trente, est dédiée à la finition de la maquette intérieure et extérieure. Il s’agit de jointer des plaques par des bandes d’angle plastifiées avec un enduit ou des bandes autocollantes.

 

À l’extérieur, tous les angles et les joints à plat doivent être traités. À l’intérieur, l’épreuve consiste à surfacer toutes les plaques de plâtre en ajoutant un enduit pelliculaire, afin de préparer la plaque à recevoir de la peinture ou du papier peint. La difficulté est de bien coller les bandes pour ne pas que des bulles d’air se créent sous la bande, car il devient alors impossible de coller du papier peint ou de poser la peinture. La troisième difficulté de l’épreuve est de garantir la planéité des surfaces. Ce qui est ici noté est l’aspect de la finition, du remplissage, des joints, ou encore de la pose des baguettes.

La troisième épreuve, organisée le quatrième et dernier jour de la compétition, consiste en un module de vitesse (deux heures), avec la pose de moulures, de plaintes, et comprend la réalisation d’un sujet libre (deux heures) sur une partie de la maquette.

Dans les épreuves, « il n’y a pas de difficulté majeure, explique Julien Renard, l’expert métier. La plus grande difficulté est la gestion du temps, faire ce que l’on doit faire avec chaque matériau à sa place. Cela demande beaucoup de concentration aux candidats et de la vitesse. »

Deux qualités dont Alexis dispose pour affronter les 19 autres concurrents en plâtrerie et construction sèche et monter sur le podium international :

« Il y a 100 points à distribuer avec un coefficient de six soit six cents points au total, poursuit Julien Renard. Tout compte au moment de la notation, avec le relevé des cotes, de l’équerrage et du niveau. À l’international, cela se joue à deux ou trois points d’écart seulement entre les candidats pour monter sur le podium. Tous les points sont donc à prendre. »