Chute de hauteur : un risque majeur dans le BTP. Quelles solutions ?

Du 21 mai au 5 juillet dernier, l’OPPBTP a mené une campagne intitulée : « Chutes de hauteur : ça n’arrive pas qu’aux autres ! » à destination de tous les acteurs du BTP tels que les entreprises, organismes de formation, agences d’emploi et coordonnateurs de sécurité et de protection de la santé. Les chutes de hauteur sont la première cause d’accidents graves et mortels chez les professionnels du BTP. Les professions les plus concernées par ce risque sont celles de la charpente-couverture à 40% et de maçonnerie-gros œuvre à 24%, selon Bati rama

Aujourd’hui, d’après l’OPPBTP, 3 accidents sur 4 sont dus aux chutes de hauteur.  Ces chutes de hauteur peuvent se produire lorsque les professionnels sont sur des toitures ou charpentes, en train de réaliser des tâches sur des zones en surélévation ou sur des matériaux fragiles (comme les charpentes vétustes et les tôles rouillées).

Diverses situations propices à la survenue de ces accidents

Travail en toiture : les toitures sont souvent situées à des hauteurs considérables, ce qui augmente le risque de blessures graves en cas de chute. De plus, les surfaces de toiture peuvent être inclinées, fragiles ou glissantes, surtout en présence de matériaux comme les tuiles. Enfin, les protections collectives comme les garde-corps ne sont pas toujours installées ou faciles à mettre en place sur tous les types de toits, ce qui laisse les travailleurs plus exposés aux risques de chute.

Travail sur les échafaudages : les échafaudages sont des structures couramment utilisées dans le BTP, ce qui rend la probabilité d’accidents relativement élevée. Les risques associés au travail sur les échafaudages incluent le manque de garde-corps, l’usure ou les dommages non détectés des matériaux. Les travailleurs sont souvent amenés à déplacer des matériaux ou des outils sur les échafaudages, ce qui peut les déséquilibrer et entraîner des chutes. De plus, le montage et le démontage fréquents des échafaudages augmentent les occasions de risques si les procédures de sécurité ne sont pas rigoureusement appliquées.

Conditions météorologiques défavorables : les conditions météorologiques défavorables, telles que la pluie, la neige, le gel ou le vent fort, augmentent le risque d’accidents sur les chantiers de construction.

Des mesures de sécurité à mettre en place pour éviter ces accidents

Les principales mesures d’atténuation face aux chutes de hauteur sont les gardes corps, les drones et les filets de sécurité.

  • L’utilisation des drones permet d’effectuer des missions d’inspection sur les toits des bâtiments sans avoir à ce que les ouvriers se déplacent sur les toits, échafaudages et plateformes élévatrices, réduisant ainsi les risques de chute de hauteur. En plus des missions d’inspection et de suivi de chantier qui peuvent être téléguidées à partir du drone, celui-ci est efficace pour examiner un site et relever les problèmes potentiels qu’il peut y avoir sur le chantier, avant que les ouvriers ne s’y rendent.

Le garde-corps est également très utile pour éviter que les ouvriers trébuchent du toit lors de leurs activités. Cependant, le garde-corps ne protège que des bords définis du chantier (notamment sur un toit).

Les filets de sécurité couvrant une grande surface permettent de protéger l’ensemble d’une zone à risque. Le filet de sécurité est idéal dans le cas où le travail en hauteur implique des déplacements fréquents ou l’accès à plusieurs endroits d’un chantier. En cas de chute, le filet amortit et prévient des blessures graves en répartissant la force de l’impact sur une plus grande surface. Enfin, une fois que le filet est installé, il nécessite peu de maintenance. Il peut donc être disponible durant toute l’opération, à la différence du drone qui dispose d’une batterie qu’il faut régulièrement changer pour qu’il reste opérationnel le plus longtemps possible lors d’une mission d’inspection. Le drone peut identifier les dangers, mais ne peut pas protéger les travailleurs des chutes. Pour ce qui est du garde-corps, il ne couvre pas tout le périmètre, et peut être moins adapté aux situations qui nécessitent une grande liberté de mouvement.

Quelles solutions de prévention sont proposées ?

En dehors des solutions techniques proposées, il existe des moyens de prévention, face à ces risques, par l’intermédiaire de formations.

Ces formations sur les travaux en hauteur permettent aux apprentis de maîtriser les techniques de prévention des chutes en se conformant aux normes de sécurité exigées pour les échafaudages fixes. Ces programmes se concentrent sur l’utilisation correcte des équipements de protection individuelle (EPI), tels que les harnais et les systèmes d’ancrage, pour minimiser les risques de chute lors de travaux en hauteur. En plus de couvrir les aspects réglementaires, ces formations incluent des modules pratiques sur le montage, le démontage et l’inspection des échafaudages de pied, conformément à la réglementation R408. Cela permet aux apprentis de comprendre les risques spécifiques associés à l’utilisation de ces structures et de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité. D’une durée généralement de 1 à 2 jours, elles préparent les travailleurs à évoluer en toute sécurité dans des environnements exigeants, tout en leur assurant une conformité aux obligations légales du Code du travail.

Liens de quelques formations, certifiées R408 :

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Paul KREMER, Alternant analyste veille stratégique : paul.kremer@ccca-btp.fr