Concilier performance durable et respect du bâti existant : un défi majeur pour les professionnels du BTP
Face à l’urgence climatique et à l’évolution des réglementations, la rénovation énergétique devient un levier incontournable de transformation du secteur du bâtiment. Entre exigences de performance et respect du patrimoine bâti, les acteurs de la filière ITE (Isolation Thermique par l’Extérieur) doivent faire preuve d’innovation, de rigueur et de montée en compétences.
Des exigences réglementaires renforcées
Avec la RE2020, la loi Climat et Résilience, et les obligations de traitement des passoires thermiques, les professionnels doivent respecter des critères stricts :
Compatibilité des matériaux avec les façades anciennes,
Prévention des pathologies (condensation, fissures, décollement),
Traitement précis des points singuliers.
Des impératifs environnementaux grandissants
Les maîtres d’ouvrage attendent des solutions à faible empreinte carbone, favorisant le réemploi, les circuits courts, et respectueuses du caractère architectural.
L’essor des isolants biosourcés (chanvre, ouate de cellulose, laine de bois) et des systèmes perspirants illustre cette évolution vers une ITE plus durable.
Un nouveau référentiel pour le titre professionnel ITE
L’arrêté du 23 mai 2024 officialise la refonte du titre professionnel Façadier isolation thermique par l'extérieur.
Les compétences attendues sont actualisées pour intégrer les enjeux environnementaux, la sécurité chantier et le diagnostic du bâti.
Les modalités d’évaluation sont revues, valorisant le geste technique et l’adaptabilité des systèmes.
Une montée en compétences structurée avec des certifications complémentaires
Le titre de Façadier ITE peut être complété par un Certificat de Spécialisation de niveau 4, en complément du BP Peintre Applicateur de Revêtements.
Ce parcours certifiant permet de :
Maîtriser les systèmes ITE innovants,
Intégrer les contraintes du bâti ancien,
Utiliser les matériaux biosourcés,
Répondre aux exigences de durabilité et de performance énergétique.
Quels impacts pour les organismes de formation ?
Les centres de formation (OFA, CFA, AFPA, organismes Qualiopi) doivent :
Adapter leurs contenus pédagogiques,
Former leurs équipes aux nouveaux référentiels,
Intégrer des modules sur les matériaux biosourcés, les contraintes du bâti ancien et les systèmes ITE à faible impact environnemental.
Ces évolutions renforcent l’attractivité du titre pour les entreprises, en quête de professionnels qualifiés.
Repenser les espaces de formation pour répondre aux besoins des entreprises
Ces transformations profondes appellent à une refonte des espaces pédagogiques.
Il devient essentiel de concevoir des environnements de formation modulables, favorisant l’expérimentation, l’usage de matériaux innovants, et la mise en situation réelle.
Les plateaux techniques doivent évoluer pour intégrer les nouvelles pratiques de l’ITE, en lien avec les attentes du terrain.