Promotion et attractivité : WorldSkills Marseille 2025 : une journée pilier pour les tailleurs de pierre et les soliers

Ce vendredi, la tension est palpable chez les tailleurs de pierre : à l’issue de la journée, seule la moitié des compétiteurs pourra accéder à l’épreuve finale. Quant aux soliers, ils doivent laisser leur ouvrage dans l’après-midi pour réaliser un « speed module ».

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« Cette année, nous nous sommes éloignés de l’académisme avec ce meuble d’entrée en pierre, c’est déstabilisant pour les compétiteurs, mais l’épreuve valorise un aspect important de notre métier : la création. » Expert adjoint chez les tailleurs de pierre, Joseph Jouenne a conçu un ouvrage unique et complexe pour la compétition, qui met en avant un aspect peu connu du métier : la conception sur mesure pour les particuliers. 

Si, comme Léo Peter, ancien compétiteur aujourd’hui team leader, certains tailleurs de pierre peuvent s’enorgueillir de participer à des chantiers aussi prestigieux que celui de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le métier offre des perspectives professionnelles très larges. « Nous travaillons avec une grande diversité de pierres, sur des chantiers très variés : des monuments historiques, mais aussi des écoles, des mairies etc. », confie Léo Peter, qui ajoute : « notre métier, ancestral, évolue avec les nouvelles technologies. » Ainsi, sur le stand, les visiteurs peuvent découvrir l’impressionnante machine numérique qui prépare les ébauches, la « base » de l’ouvrage. « L’épreuve montre les deux aspects de notre métier : la conception en 2D ou 3D, sur ordinateur, puis la taille de pierre, à la main », explique Joseph Jouenne, qui se félicite : « le numérique nous aide, mais il ne remplace pas notre savoir-faire de tailleur de pierre ! »

De la vraie « marqueterie » pour les soliers

Chez les soliers, il est aussi question de précision du geste ! L’épreuve, très complexe, fait appel à la maîtrise de deux matériaux très différents : le linoléum - le « vrai », naturel à 97 % - et la moquette. Pour réaliser l’ouvrage, un beau paysage marseillais, les compétiteurs doivent faire la démonstration d’une précision au millimètre, pour les découpes au cutter ou au trusquin. « De la véritable marqueterie ! », résume Damien Hallepée, l’expert. 

« Pour l’étape de lecture du plan et de dessin, hier, comme pour la découpe, les soliers n’ont pas le droit à l’erreur », ajoute Philippe Tricaud, jury. Autre qualité requise : la persévérance ! « Sur la compétition, nous avons des profils typiques de soliers : des gens très organisés, avec un fort caractère ! », confie Damien Hallepée. Il ajoute : : « sur un chantier, le solier n’a pas le droit à l’erreur et s’impose face aux autres corps de métier, pour que tout le monde sorte de la pièce ! » Profils rares, et donc très recherchés, les soliers ne sont pas prêts à se laisser marcher dessus !