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Dès 8 heures, les neuf compétiteurs en couverture métallique se sont lancés. La veille, chacun a pris en main sa zone et préparé le support. « Les concurrents ont reçu au mois de mai dernier une photo du support pour s’entraîner, mais ils n’ont découvert le sujet qu’hier, explique Xavier Guillaume, expert adjoint pour la couverture métallique. On évalue leur capacité d’adaptation, on ne veut pas des “machines à faire des raccords”. Nous souhaitons voir des professionnels qui s’adaptent et trouvent des solutions sous pression. » L’épreuve colle aux réalités des chantiers : mêmes gestes, mêmes contraintes, même niveau d’exigence. Elle reflète l’évolution du marché. « La couverture métallique se développe en France, avec des demandes de plus en plus techniques, observe Camille Jacquot, juré régional (Hauts-de-France). Architectes et maîtres d’œuvre sont de plus en plus demandeurs de couvertures, bardages et habillages en métal, aux couleurs et finitions variées. Le couvreur doit s’adapter aux matériaux et aux méthodes de pose. »
Coaché par Camille Jacquot, Pierre Chanvril, compétiteur des Hauts-de-France, armé de son brevet professionnel Couvreur chez les Compagnons du Devoir à Villeneuve-d’Ascq, vit sa deuxième participation. Sur cette première journée, il enchaîne traçage, report des cotes sur feuilles d’aluminium, façonnage, puis pose des bacs autour de la cheminée, avant agrafage et sertissage. « Le plus dur, ce sont la prise de cote et la réalisation des gabarits : beaucoup d’angles, une densité de raccords… il faut une précision extrême », confie-t-il. Plus serein qu’en 2023, il assume son parcours : « j’ai abandonné lors de la précédente compétition nationale. Un compétiteur connaît des passages difficiles et des moments de joie, mais cela m’a redonné de la motivation. Il faut parfois échouer pour grandir. »
En construction digitale, sept compétiteurs (quatre hommes, trois femmes) évoluent en demi-journée. Au programme du jour : mise en place d’une plateforme collaborative pour centraliser les livrables, puis modélisation structurelle 3D d’un bâtiment tertiaire à partir de plans fournis (coupes, élévations). Les profils des jeunes en compétition (bac professionnel, BTS, licence professionnelle, école d’ingénieurs) sont le reflet d’une filière qui s’ouvre. « Longtemps, on a cru que la construction digitale relevait d’un niveau ingénieur. Aujourd’hui, elle s’est ouverte à des postes de technicien : on trouve des profils de modeleur, coordinateur BIM, BIM manager ou d’encadrement de travaux », souligne Jonathan Pires, expert national et président du jury.
Aude Castanheira (région Bourgogne-Franche-Comté), diplômée de l’ESTP Dijon est satisfaite de ce démarrage : « Cela s'est bien passé, je n'ai pas rencontré de problème majeur. L’entraînement a payé. La difficulté, ce sont les détails : des informations parfois dissimulées dans les plans et un protocole BIM à respecter au mot près, sinon on perd des points. » Son projet professionnel s’inscrit naturellement dans cette dynamique : « J’aime partir d’une maquette vide et construire en 3D jusqu’à obtenir un ensemble complet. À la fin, il y a un chef-d’œuvre ! »