Sorry, but this page still haven't any translation.

We hope this will be fixed in the near future.

Pédagogie : Challenge gros œuvre du CCCA-BTP : six mois après, l’élan se poursuit à la MFR de Saint-Gilles-Croix-de-Vie

Lauréate du challenge gros œuvre organisé par le CCCA-BTP à l’occasion des Journées de l’innovation pédagogique métiers du gros œuvre au mois décembre 2024 à Reims, l’équipe de la MFR de Saint-Gilles-Croix-de-Vie s’est distinguée avec un projet de mobilier urbain durable et collectif. Six mois plus tard, l’établissement en mesure pleinement les retombées pédagogiques et humaines.

Published on

C’était en décembre dernier, à Reims. Sur la scène des Journées de l’innovation pédagogique dédiées aux métiers du gros œuvre, six équipes finalistes présentaient leur projet devant un public de formateurs et d’apprentis. Parmi elles, les apprentis de la MFR de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, porteurs d’un projet de mobilier urbain conçu pour les 70 ans de leur établissement. Résultat : un premier prix remarqué et une reconnaissance qui continue de porter ses fruits au sein de la MFR. À l’origine du projet, deux sections d’apprentis : les terminales du bac professionnel Technicien d’études du bâtiment Études et économie (TBEE) et du bac professionnel Technicien du bâtiment : organisation et réalisation du gros œuvre (TBORGO). Ensemble, elles ont imaginé, dessiné, modélisé puis préparé la réalisation d’assises extérieures en béton décarboné.

Cinq groupes ont été formés pour proposer des esquisses, effectuer des recherches sur des matériaux innovants et analyser les tendances actuelles du design urbain. Quatre projets ont été retenus par les formateurs : des bancs modulables en forme de serpent ou de cercle (« La ronde de la mémoire ») ; des bancs symbolisant les 70 ans de la MFR (« Le siège de la 7e décennie ») ; une assise circulaire avec un arbre au centre pour créer une zone d’ombre (« L’arbre du souvenir ») ; trois mange-debout assemblés autour des piliers du nouveau bâtiment. Ces projets ont été modélisés en 3D et 2D et réalisés avec du béton décarboné en partenariat avec la cimenterie Hoffmann, située à proximité de la MFR.
 

Une pédagogie de projet pour faire coopérer le bureau d’étude et l’équipe chantier

À la MFR, l’équipe pédagogique mise résolument sur la pédagogie de projet. L’objectif était ici de dépasser les simples exercices techniques pour aller vers une approche plus transversale et concrète d’un chantier. Pour les apprentis de TBEE, le travail a porté sur la conception, le dessin, la modélisation, mais aussi sur les aspects quantitatifs et estimatifs. « Certains ont également réalisé le calcul des forces et le positionnement des armatures, afin d’acquérir une vision plus globale du métier, en particulier ceux qui envisagent une poursuite d'études en BTS, explique Benjamin Barteau, moniteur technique à la MFR Saint-Gilles-Croix-de-Vie. 

Un dispositif original a été imaginé pour renforcer la coopération entre les filières : les deux sections d’apprentis ont été séparées physiquement dans l’établissement et invitées à aller chercher les informations auprès de l’autre groupe. « L’objectif était qu’ils prennent conscience de leur complémentarité : le bureau d’études ne fonctionne pas sans les équipes chantier. Cela a créé une vraie dynamique, car ils ont vu à quel point l’échange et la communication sont essentiels dans un projet », poursuit Benjamin Barteau.

« Une énergie collective remarquable »

Pour Yohann Massedre, ingénieur formation en charge des métiers du gros œuvre et de l’accompagnement processus BIM au CCCA-BTP, ce challenge, dont il est le pilote, avait pour ambition de fédérer des équipes pédagogiques et des apprentis autour d’un projet concret, en lien direct avec les compétences du gros œuvre -maçonnerie, coffrage, etc.-, tout en intégrant une dimension environnementale. Ce qui a fait la différence avec la MFR de Saint-Gilles-Croix-de-Vie ? « C’est leur capacité à se transformer en une véritable équipe, explique Yohann Massedre. Ils avaient une identité forte, avec une énergie collective remarquable et soutenus par des encadrants très investis à toutes les étapes. Il y avait aussi une histoire autour du projet -les 70 ans de la MFR-, qui donnait du sens à leur démarche. Le mobilier qu’ils ont conçu est destiné à rester en place pendant des années : c’est une belle illustration de ce qu’est le métier de maçon : construire quelque chose qui reste visible dans le temps. »

Chez les apprentis, le souvenir reste vif, six mois après. Tous évoquent cette aventure d’équipe qui a permis de se dépasser et de découvrir des innovations dans le métier. « Nous avons mené ce projet comme un vrai chantier, du début à la fin. Nous avons préparé la présentation comme un appel d’offres, avec des pièces techniques, une modélisation 3D, un travail d’équipe très poussé », confie Zachary Vial, en bac professionnel TBEE. Ce qui m’a le plus marqué est le travail d’équipe et l’esprit de cohésion. Même les apprentis qui n’ont pas pu venir à Reims sont restés très impliqués. On s’écrivait, on s’appelait pendant le séjour. Nous étions tous très enthousiastes, fiers de ce qu’on avait accompli ensemble. » 

Paul Rocard, en terminale bac professionnel TBORGO, retient quant à lui la découverte de matériaux innovants comme le béton bas carbone : « Cela m’a fait réfléchir. Je me suis dit qu’il ne fallait surtout pas se fermer de portes, qu’il fallait rester curieux et ouvert. Le bâtiment évolue vite ! On peut aussi, à notre échelle, contribuer à le faire évoluer dans le bon sens. Il faut rester à l’affût des nouvelles technologies. »

Un prochain challenge gros œuvre en réflexion

Le challenge gros œuvre pourrait revenir tous les deux ans, sous une forme renouvelée, plus ouverte aux maîtres d’apprentissage. Comme le précise Yohann Massedre, « Quand on entend des apprentis dire : "il y a eu clairement un avant challenge et un après challenge dans notre groupe de formation", Je ne peux pas m’empêcher de vouloir réitérer ! » Au-delà du challenge, c’est une dynamique plus large qui s’installe : celle d’une communauté nationale de formateurs de la filière gros œuvre. « L’idée est de constituer une équipe de référents, qui sont des relais du travail engagé par le CCCA-BTP concernant les métiers du gros œuvre, conclut Yohann Massedre. Un groupe de 25 formateurs experts/ressources existe déjà. Nous espérons à terme en réunir une quarantaine pour qu’ils soient des relais sur l’ensemble du territoire. »