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- Métiers et formation BTP
Avant même d’entrer, les visiteurs découvrent sur le parvis une maison alsacienne en cours de construction. Charpente, construction bois, couverture… Les métiers du BTP sont à l’œuvre. Ce chantier grandeur nature incarne l’esprit du concours : montrer l’excellence des métiers, ici du bâtiment. Curieux, les visiteurs s’arrêtent pour observer, questionner les professionnels et tester eux-mêmes certaines techniques.
À l’intérieur du parc des expositions, des dizaines d’œuvres ont été acheminées après des mois de travail des apprentis, au sein de leur entreprise formatrice ou de leur CFA. Pour les apprentis, tout a commencé dès la remise du sujet. Il a fallu effectuer des recherches techniques, des dessins, avant de se lancer dans la réalisation proprement dite de leur ouvrage. Beaucoup racontent y avoir consacré avec passion soirs et week-ends, accompagnés par maître d’apprentissage et formateur.
Sur 6 500 candidats, 1 110 ont franchi les étapes des sélections départementales puis régionales pour décrocher leur place en finale nationale, dont 237 dans les métiers du BTP. Chaque œuvre, soigneusement étiquetée et anonyme pour garantir l’égalité de traitement, porte la trace de l’engagement et de l’excellence dans la maîtrise du métier, avec un soin apporté aux détails, qui impressionnent aussi bien les visiteurs que les jurys.
Damien Vermot des Roches, 19 ans, lauréat en ferronnerie d’art, confie : « J’ai passé plus de 200 heures sur ma pièce, souvent après le chantier. Être reconnu MAF, c’est une fierté. J’espère viser un jour le titre de MOF. » Même satisfaction pour Nathan Cronimus, 16 ans, médaillé en peinture et décoration : « C’était compliqué. Je n’avais jamais fait certaines des techniques demandées. Mais grâce aux conseils de mon père, lui-même Meilleur Ouvrier de France, j’ai appris et progressé. » Son père, également présent, ajoute : « Il a gagné trois ans d’expérience en trois mois. On l’a guidé, mais c’est lui qui a tout donné. Je suis fier de mon fils. » Ces jeunes rappellent que le concours MAF est avant tout une histoire de transmission, où l’on apprend tôt à aimer son métier et le travail bien fait.
Pendant trois jours, plus de 300 jurés professionnels, dont certains Meilleurs Ouvriers de France, examinent chaque œuvre avec minutie et bienveillance. Ce sont eux qui garantissent l’excellence du concours, en suivant des grilles d’évaluation très précises. Le respect des mesures, l’alignement impeccable, la qualité des assemblages et le soin apporté aux finitions pèsent autant que l’harmonie d’ensemble. La moindre imperfection technique peut coûter des points, mais l’esthétique et la cohérence du résultat sont tout autant scrutées. « On regarde la précision, les dimensions, les angles. Mais il faut aussi que ce soit beau, même pour un œil qui ne connaît pas le métier », explique Régis Goldberg, MOF staffeur venu de Cagnes-sur-Mer. Pour Fabien Bourguignon, couvreur-zingueur et juré : « Partager nos métiers avec ces jeunes, c’est aussi se nourrir nous-mêmes. La transmission, c’est la base des métiers du bâtiment. Et c’est bien cette dimension humaine qui a marqué toute l’édition. Des MOF sont également venus, bénévolement, pour encourager la relève, répondre aux questions et perpétuer des savoir-faire parfois pluriséculaires.
Michel Bellanger, second vice-président de la SnMOF et président du concours, résume l’esprit de ces journées : « Être MAF est un véritable passeport pour l’emploi. Ici, on voit briller l’engagement et la passion. Ces métiers ont de l’avenir. Nous comptons sur le CCCA BTP pour valoriser la reconnaissance qu’apporte le concours du MAF et faire davantage le lien avec les entreprises demandeuses de futurs professionnels hors pair, en France, mais aussi à l’étranger, où l’excellence des savoir-faire français est reconnue dans tous les métiers. »
Partenaire de la SnMOF, le CCCA-BTP était présent sous la bannière « La Construction » sur un stand pour accueillir les jeunes, leur famille et les groupes venus des établissements scolaires. Le quiz « Construction City » était proposé pour faire découvrir la diversité et la richesse des métiers du BTP et susciter des vocations. D’anciens lauréats MAF ou MOF sont aussi venus partager leur expérience, soulignant combien cette aventure forge la maturité professionnelle.
Pour Éric Routier, vice-président du CCCA-BTP, ce partenariat avec la SnMOF est essentiel : « Le BTP a besoin de main-d’œuvre qualifiée. Ce concours, jugé par des professionnels, dont des MOF, est un gage d’excellence et une vitrine pour attirer la jeunesse et peut-être leur offrir plus tard des opportunités à l’international. » « Ces concours créent des vocations. Le concours MAF, comme la compétition WorldSkills, prouve que l’on peut s’épanouir dans nos métiers du BTP et en s’y formant par l’apprentissage », souligne Aline Mériau, administratrice du CCCA-BTP. Christelle Rozier, administratrice du CCCA-BTP, confirme : « Dans les CFA, on parle du concours MAF dès la première année aux apprentis. Je montre les œuvres d’anciens pour donner envie aux nouveaux d’y participer. »