Innovation : L’innovation en circuit court : à La Réunion, les start-ups bâtissent un avenir résilient pour le BTP
25 juil 2025

La visite du site a permis aux participants de l’expédition apprenante de découvrir en détail un processus industriel de haute précision : les déchets de verre sont désormais triés, broyés puis micronisés sur place. Le produit final, une poudre de verre d’une grande finesse, remplace en partie le sable naturel dans la composition de béton, tout en conservant d’excellentes propriétés mécaniques.
« Les déchets sont récupérés à travers la collecte des bennes et nous passons à la phase de transformation. Dans le sud de l’île, on traite entre 8 000 à 9 000 tonnes de verre par an, explique Philippe Fregence, président de la société STS, filière CVD. Nous avons commencé il y a trois ans. Notre objectif est de prendre en charge la totalité du gisement et de monter à 15 000 tonnes de verres creux par an et environ 3 000 tonnes de verre plat. » Les recherches ont abouti à l’élaboration d’une poudre de verre micronisée (PVM), dont l’objectif majeur est d’améliorer et d’optimiser les mélanges hydrauliques et plus particulièrement les bétons locaux. C’est un changement de paradigme : ce qui était un coût devient une ressource.
Depuis sa création en 2008, STS mise sur l’innovation continue. Les plaques de « placoplâtres » issus des chantiers sont aussi transformées sur zone. Plusieurs produits issus du verre réunionnais sont ainsi développés sur site : sable de sablage, béton de verre, poudre de verre micronisée, sable de filtration pour l’entretien des piscines. Bien plus qu’une démonstration technique, cette visite a été l’occasion de découvrir un laboratoire grandeur nature, où innovation industrielle et formation professionnelle se rejoignent. Les perspectives sont multiples : offrir aux apprentis du BTP un accès concret à l’économie circulaire, via des stages, des visites techniques ou des modules intégrés aux formations, introduire des compétences nouvelles autour des matériaux recyclés, du contrôle qualité, ou encore de la traçabilité. Il s’agit également d’anticiper les besoins futurs du secteur, alors que la transition écologique exige de nouveaux savoir-faire.
Le modèle de STS répond aux enjeux majeurs du territoire : raréfaction des ressources naturelles, explosion du coût des matières premières et nécessité de maintenir la valeur ajoutée sur place. Pour les acteurs de cette filière, « ce modèle s’inscrit pleinement dans une logique de développement durable insulaire. »
25 juil 2025
25 juil 2025
25 juil 2025
25 juil 2025
25 juil 2025