La finale nationale de la 19e édition du concours « Les Génies de la Construction ! » s’est déroulée le 7 juin au siège de la FFB. Les équipes sélectionnées dans quatre catégories ont présenté devant un jury de professionnels de la construction et de l’Éducation nationale des projets de construction ou d’aménagement innovants.
Une créativité sans limite, la capacité d’innover avec la volonté de vivre autrement, une prise de conscience des enjeux climatiques… Les participants, du collège au niveau ingénieur, à la 19e édition du concours « Les Génies de la Construction ! » n’ont pas manqué d’ambition ni de passion. « Nous avons reçu au total plus de 200 dossiers, soit plus de 3 000 jeunes impliqués dans le concours. Des présélections ont permis de retenir 31 équipes finalistes. En participant, les élèves et étudiants comprennent la richesse et la variété du secteur de la construction. Ils mesurent aussi à quel point les métiers du bâtiment et des travaux publics sont innovants et créatifs », explique Danielle Taillefer, chef du département Recrutement à la FFB et membre du comité organisateur du concours.
Ce sont 145 équipes réparties en quatre catégories (collège, pro, lycée, supérieur) qui ont participé à cette 19e édition du concours. Au total, ce sont plus de 3 000 élèves de collèges, lycées et d’étudiants d’établissements supérieur de 29 académies, qui ont réalisé un projet collectif et collaboratif de construction ou d’aménagement, projeté vers un futur des territoires intelligents, durables et connectés. En finale, 31 équipes ont présenté devant un jury de professionnels du secteur de la construction et de l’Éducation nationale leurs projets de construction ou d’aménagements innovants.
Le concours « Les Génies de la Construction ! », qui est organisé en partenariat entre le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, l’EFB, la FFB, la FNTP, le CCCA-BTP et en coopération avec l’ASCO-TP, ainsi qu’avec l’ASSETEC, l’APMBTP, l’AUGC et BETOCIB, répond aux enjeux des professionnels de la construction et s’inscrit dans les priorités du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse.
« Ce concours, précise Vincent Montreuil, inspecteur général de l’Éducation, du Sport et de la Recherche, en particulier pour les filières de la construction et membre du comité de pilotage du concours, a la vocation de donner aux élèves et aux étudiants une illustration et une représentation de ce qu’est le secteur de la construction et ses possibilités d’innovation. Il permet de valoriser des compétences de créativité, de travail en équipe, mais aussi de mettre en évidence la capacité à défendre ses idées en construisant une argumentation. J’étais membre du jury collège. Ce qui m’a impressionné est la maturité avec laquelle les élèves ont développé et présenté leur projet. Ils ont mené un véritable raisonnement sur leur territoire. Il y avait un niveau d’exigence, de réflexion et de connaissances avancé pour des collégiens. C’est particulièrement remarquable. »
Vincent Montreuil, inspecteur général de l’Éducation, du Sport et de la Recherche
Comme à chacune des éditions, les projets ont été appréciés pour leur créativité, leur faisabilité, l’interdisciplinarité qu’ils mettent en jeu, et pour leur aptitude à répondre aux problématiques de l’évolution des territoires au travers des thématiques telles que le logement, les énergies locales et renouvelables, la mobilité et les déplacements, les matériaux durables, etc.
« Nous avons tous apprécié la grande qualité des dossiers présentés, les étudiants sont très à l’aise avec les outils numériques, témoigne Laure Regnaud, directrice de l’École française du béton et membre du jury dans la catégorie « supérieur ». Le DPE, l’analyse du cycle de vie d’un futur bâtiment, les matériaux écologiques n’ont plus de secret pour eux ! Dans tous les projets, l’impact environnemental du bâtiment construit est évoqué. En revanche, la question du coût n’a pas toujours été précisément abordée. Enfin, certaines équipes étaient constituées d’étudiants en apprentissage. On remarque chez eux une grande maturité. »
Laure Regnaud, directrice de l’École française du béton et membre du jury dans la catégorie « supérieur »
Le concours apporte une contribution à l’éducation, à l’orientation, à la citoyenneté, pour accroître la culture générale des élèves et des étudiants, les sensibiliser aux « territoires intelligents » ancrés dans le secteur de la construction de bâtiments et d’infrastructures et au concept plus général de développement durable. « Au-delà des projets présentés, précise Patrick Pezzino, ingénieur formation au CCCA-BTP et membre du jury de la catégorie « pro », il y a un engagement citoyen. Les jeunes et les enseignants sont très motivés pour construire ensemble un projet porteur de sens pour la société et pour eux-mêmes. Cette pédagogie par le projet est très porteuse. Un des membres de l’équipe venue de La Réunion nous a dit qu’il avait décroché scolairement et que le projet dans lequel il s’est investi lui a redonné le goût d’apprendre. Cette aventure a été un nouveau départ pour lui. »
Plus d’étudiants, deux équipes venues de La Réunion, une autre de la principauté d’Andorre… « Une présentation a même été faite en Anglais, indique Jean-Luc Penichou, coordinateur du concours. Et pour la quatrième année consécutive, des open badges ont été attribués aux lauréats et participants des catégories « lycée » et « sup ». Ces images numériques, qui fournissent un système d’accréditation, permettent de reconnaître l’engagement des jeunes dans les projets qu’ils ont conduits ».
Olivier Salleron, président de la FFB, qui a ouvert la cérémonie de remise des trophées, a déclaré aux jeunes finalistes :
« Grâce à ce concours, vous avez découvert les métiers variés et innovants du bâtiment et des travaux publics. Au vu des nombreux candidats, votre présence en finale témoigne de la qualité de vos projets. Vous avez réalisé un véritable travail d’équipe, comme nous le faisons chaque jour sur les chantiers et en atelier, avec des valeurs communes de camaraderie et de bienveillance. Le jury a délibéré longuement compte tenu de l’excellent niveau des maquettes que vous avez réalisées, ingénieuses et tournées vers le développement écologique, mais aussi de la grande qualité de vos présentations orales. Vous êtes effectivement de vrais génies ! »
Olivier Salleron, président de la FFB
L’équipe a travaillé sur l’évolution de la construction et des réglementations thermiques depuis le premier choc pétrolier. Trois maquettes ont été réalisées, en montrant à chaque fois les besoins d’isolation.
L’équipe :
« Nous ressentons beaucoup de joie. Nous sommes très fiers de ce que l’on a réalisé ensemble, avec notre professeur. Nous avons découvert ce qu’étaient les deux chocs pétroliers en France et leurs conséquences. Nous sommes heureux de tout ce que l’on a appris et cela nous servira à l’avenir. »
Le club sciences du collège Pierre-Hyacinthe-Cazeaux a travaillé depuis le mois de mai 2022 sur un projet de construction d’usine de recyclage de plastique au Sénégal, autonome en énergie. Un projet déjà à l’œuvre grâce à l’association « Y’a de l’électricité dans l’air » et dont leur professeur est membre.
L’équipe :
« Il y avait une ambiance de travail géniale au sein du club. La maquette se compose de plusieurs bâtiments qui seront autonomes en énergie, puisqu’il est prévu la mise en place de panneaux photovoltaïques, ainsi qu’une éolienne et un puits. Ce projet nous a apporté énormément de connaissances. Nous avons beaucoup travaillé sur les étapes du recyclage du plastique. Un important travail de programmation a également été fait, la maquette est entièrement automatisée. Et nous avons tout modélisé sur un casque VR. »
L’équipe a construit une tour antisismique, sur le modèle de la Tour Taipei 101 (Taiwan), avec une particularité : la présence d’un amortisseur à l’intérieur de la tour elle-même, sous la forme d’une boule d’acier géante, suspendue aux étages supérieurs du gratte-ciel, qui se balance comme un pendule pour contrebalancer les tremblements de terre et les typhons.
L’équipe :
« Nous avons recréé cette tour en miniature. Nous avons été confrontés à des problèmes que nous avons réglés ensemble. Il y avait un travail de simulation avec des logiciels multiphysiques, qui permettent de résoudre des équations différentielles complexes. Ce projet nous a permis d’approfondir nos connaissances. Nous avons été particulièrement sensibles à l’impression 3D en fibre de maïs, à la partie programmation et à la conception architecturale. Ce sont des choses que nous n’avions jamais faites. C’est enthousiasmant et concret ! »
Lycée Eiffel, Dijon (21)
L’équipe a imaginé un complexe étudiant qui regroupe différentes espaces de travail et de détente, avec une conception architecturale soignée, mêlant différents matériaux de construction (bois, métal, béton) et avec une recherche structurelle et environnementale très complète.
L’équipe :
« C’est une grande fierté pour notre IUT. Nous avons effectué une étude structurelle, car le bâtiment est situé en bord de mer. Nous avons appris une méthodologie de travail en autonomie, en utilisant différents logiciels. Cela nous a permis de parfaire nos connaissances en les approfondissant et de nous conforter dans nos choix professionnels, ingénieur et architecte. »
Une équipe formée de trois étudiants en deuxième année de filière ingénieur Génie civil et deux étudiants en master Bâtiment intelligent et efficacité énergétique a œuvré à partir d’un réel appel à projets de déconstruction et reconstruction du pont Pierre Escuras, à Dombasles-sur-Meurthe (54).
L’équipe :
« L’équipe que nous avons formée à cinq s’est serrée les coudes pour proposer un travail complet. Nous avons présenté un projet de reconstruction avec un design innovant, grâce à l’impression 3D d’un béton imprimé. Nous avons effectué un grand travail de recherche d’informations. Nous avons beaucoup appris sur le pré-dimensionnement des poutres précontraintes, l’organisation de chantier, la conduite de travaux, l’impression 3D avec un aspect recherche et développement important. »