En 2023, le monde a rendez-vous à Lyon

La 47e édition de la WorldSkills Competition se déroulera à Lyon. C’est à l’issue d’un vote pour choisir la ville hôte de la compétition internationale en 2023, organisé lors de l’assemblée générale de WorldSkills International ce mercredi 21 août, que le projet porté par la France a été choisi. Deux villes étaient en lice : Aichi pour le Japon et Lyon pour la France.

 

 

 

Vingt minutes pour convaincre

Chaque délégation disposait de vingt minutes pour présenter ses atouts et la qualité de son projet lors d’un grand oral. Un tirage au sort avait préalablement défini l’ordre de passage des deux présentations.

C’est la délégation japonaise qui a été la première à défendre son projet, sur le thème « Linking skills for a sustainable future » (« Relier les compétences pour un avenir durable »).

 

La délégation japonaise lors du grand oral de présentation de la candidature Aichi 2023

 

La délégation de WorldSkills France, qui a présenté son projet en second et donner ses nombreux arguments, était accompagnée de nombreux partenaires, élus, dont la métropole Lyonnaise, et représentants des organisations professionnelles, pour partager ce moment décisif.
Michel Guisembert, président de WorldSkills France, a d’emblée le ton de la présentation et des intention de la France avec « C’est le bon moment pour accueillir la WorldSkills Competition ». À ses côtés, Mathieu Aubert, évoque son parcours au sein de l’Équipe de France des Métiers et sa médaille d’argent remportée en menuiserie à Leipzig en 2013. Une expérience unique qu’il résume en une phrase symbolique « Where there is a skill, there is a way ! ».

 

La délégation française lors du grand oral de présentation de la candidature Lyon 2023

 

 

Promouvoir les filières professionnelle et l’apprentissage

Muriel Pénicaud, ministre du Travail, était présente pour soutenir la candidature de la France et assurer de l’engagement du gouvernement français : « L’organisation en France des Olympiades des Métiers à Lyon en 2023 est le symbole de la mobilisation sans précédent du gouvernement en faveur de l’enseignement professionnel et de l’apprentissage des jeunes dans notre pays, voie d’excellence, de passion et d’avenir. Ces « Jeux Olympiques des métiers » seront la vitrine du talent de nos jeunes et de leurs secteurs. Ils contribueront à l’attractivité des métiers. »

La ministre du Travail a également souligné combien la WorldSkills Competition permettra de « mettre en lumière le vivier inestimable de talents présents en France dans de nombreux secteurs tels ceux de l’industrie, de l’automobile, du numérique, des services et du BTP. »

 

Muriel Pénicaud, ministre du Travail, et Simon Victor, représentant les champions de WorldSkills France

 

 

Où il y a une compétence, il y a un moyen

À l’heure du vote, David Hoey, Chief Executive Officer de WorldSkills International, invite par ordre alphabétique chaque pays membre à déposer son bulletin de vote dans l’urne déposée au pied de la scène. La tension monte dans les rangs des deux délégations en lice.

Au bout de quelques minutes, le dépouillement est achevé et Simon Bartley, président de WorldSkills International, annonce le résultat du vote : Lyon est désigné comme ville hôte de la WorldSkills Competition 2023, par 44 voix contre 20 pour Aichi. Les applaudissements et les hourras de la victoire s’élèvent dans les rangs de la délégation française, à laquelle une partie de l’Équipe de France des Métiers s’est jointe. Tous exultent et entonnent la Marseillaise.

Michel Guisembert, président de WorlSkills France, est heureux et ému. « Il ne nous a fallu que trois essais pour réussir. Nous sommes très heureux et impatients de tout mettre en œuvre pour que Lyon 2023 soit synonyme pour vous du beau, du bon, du grand et surtout d’humain et de contribuer au mouvement WorldSkills. Je tiens à remercier tous ceux qui se sont mobilisés pour que ce projet se réalise (…). » Muriel Pénicaud a ajouté : « Nous allons préparer cette immense compétition et mettre en place une organisation ad hoc. C’est tout notre esprit de compétition et d’excellence que nous allons déployer avec beaucoup de créativité, car la créativité est la touche française, qui fait la différence ! »

La candidature de la France a pu s’appuyer sur une motivation et une volonté nationale et régionale, avec une forte mobilisation de l’État, de la métropole de Lyon, des branches professionnelles et des entreprises, ainsi que sur une solide expertise pour l’organisation et la promotion d’un événement de cette ampleur.

 

La délégation à l’annonce des résultats du vote (crédit photo : Laurent Bagnis)

 

 

Montrer au monde entier l’excellence des métiers du BTP

Présent aux côtés de la délégation de WorldSkills France et de Muriel Pénicaud, ministre du Travail, Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment, s’est félicité de la victoire française :

« Je ressens une immense satisfaction. Que de chemin parcouru ! Après quelques déceptions, la troisième candidature est la bonne. C’est un vrai bonheur. Maintenant, il faut nous préparer pour faire de Lyon 2023 un formidable événement de promotion de nos métiers du BTP et montrer aux jeunes toutes les possibilités qui existent dans notre secteur. Avec l’organisation de la finale internationale en France, cela nous implique encore d’avantage. Nous devons faire de cet événement, autour des épreuves elles-mêmes, une véritable vitrine pour les métiers du bâtiment et des travaux publics et faire de Lyon 2023 une grande fête des métiers. »

 

 

 

La France très engagée dans le mouvement WorldSkills

C’est en 1953 que la France intègre le mouvement WorldSkills International, trois ans après les premières Olympiades des Métiers organisées en Espagne. En 65 ans d’engagement, 630 jeunes français ont participé à 44 éditions internationales.

Depuis 10 ans, le niveau de l’Équipe de France des Métiers s’est accru avec l’augmentation des candidats et l’ouverture de la compétition à de nouveaux métiers : on compte 188 compétiteurs pour un total de 130 médailles. Le nombre de podiums français a augmenté d’édition en édition. La France est passée de sept podiums en 2009 à douze en 2017, avec un total de 45 podiums et 85 médailles d’excellence sur les cinq finales internationales depuis dix ans. Elle est désormais positionnée dans le top 10 des nations en nombre de médailles.

À Abu Dhabi en 2017, la France a remporté 27 médailles : cinq en or, trois en argent et quatre en bronze, ainsi que quinze médailles d’excellence. Cinq médailles ont été remportées par le seul pôle BTP, sur les douze remportées par l’Équipe de France des Métiers, ainsi que trois médailles d’excellence, attribués à des jeunes ayant manqué de peu les marches du podium international. Trois jeunes issus des CFA du BTP ont ainsi été récompensés lors des finales internationales en 2017 :

  • Anthony CHATELAIN : médaille d’or en menuiserie (formé à BTP CFA Vosges, Arches) ;
  • Alexis GUIMONT : médaille d’or en plâtrerie et constructions sèches (formé à BTP CFA Loir-et-Cher, Blois) ;
  • Florian SERVANT : médaille d’excellence en carrelage (formé à BTP CFA Indre-et-Loire, Saint-Pierre-des-Corps).