EuroSkills 2021 : gros plan sur l’épreuve de menuiserie

EuroSkills 2021 : gros plan sur l’épreuve de menuiserie

La poignée de minutes qui sépare Elie BERARD du final des épreuves ne trahit pas la tension qui l’agite, avec la détermination d’en découdre pour achever son ouvrage. Son œil est semblable à un laser qui scrute les finitions. La précision du geste est presque chirurgicale, millimétrée.

Elie Berard, compétiteur en menuiserie

 

« Je suis épuisé ! Je suis heureux d’avoir terminé, car c’était mon objectif. Au coup de sifflet final, je me suis dit que c’était la fin de trois ans d’investissement. C’est une page qui se tourne. J’ai démarré l’épreuve sereinement et j’ai été rapidement dedans. Il m’a fallu accélérer un peu au cours de la compétition, car j’avais accumulé un peu de retard. Ce matin, je ne pensais pas pouvoir terminer ma pièce, mais j’y suis arrivé. Le sujet des épreuves a été modifié de 30 % par rapport à la version initiale, que j’avais reçue il y a trois mois. Les assemblages étaient très techniques. Cela compliquait l’usinage. Il a fallu faire beaucoup de chanfreins à la main, à la scie ou au ciseau. J’ai pris beaucoup de plaisir, même si on ne s’en rend pas forcément compte pendant l’épreuve. J’étais surpris par le niveau des concurrents, personne n’a lâché. Quand je regarde les précédents sujets européens, j’ai l’impression que celui-ci était plus compliqué, c’est une compétition dont le niveau est très élevé. »

Un assemblage de talent !

L’épreuve en menuiserie, qui a une durée de 18 heures, consiste en la réalisation d’une porte avec son cadre, réalisée en chêne.

« Nous avons en France une façon différente de travailler des autres pays. On fait notamment en sorte de mieux ajuster l’intérieur des assemblages et les finitions. Pour cette épreuve, les assemblages étaient techniques, différents de ce que nous avons l’habitude de faire. Mais Elie s’est entraîné de manière à faire face à toutes les situations. Il sait s’adapter. Il est toujours très calme quand il travaille, jamais de gestes brusques. Le moindre coup de mèche ou le ciseau qui dérape… et une marque peut être vite faite dans l’assemblage. Ce sont alors des points perdus. Il y a aussi une pression supplémentaire, car la France est souvent sur le podium. Les autres candidats en compétition savent que nous ne sommes pas là pour jouer aux cartes ! », précise l’expert métier Mathieu Aubert.