20 mars 2024 – Lundi 4 mars 2023 à Paris, la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) a accueilli dans ses locaux la 5e édition des rencontres du Lab accélérateur d’innovation Travaux public et Infrastructures. Quatre start-up ont pitché leurs solutions pour la gestion et la préservation de l’eau devant les acteurs du secteur, dont le CCCA-BTP, partenaire du Lab.
« On pensait que l’eau était inépuisable. Mais à l’horizon 2050, on prévoit une baisse des pluies efficaces de 20 à 40 % en France, selon les territoires. C’est l’accès même à l’eau potable qui est menacé. » Le tableau dressé en introduction des rencontres par Thierry Burlot, président du Cercle français de l’eau, montre l’enjeu extrêmement important de cette ressource si précieuse pour la vie. Un enjeu pris à bras le corps par le secteur des travaux public et notamment le CCCA-BTP.
« La question ne se limite pas à découvrir des technologies ou des pratiques permettant de réduire la consommation d’eau durant la phase de construction. Nous avons le devoir de préserver cette ressource dans l’ensemble des infrastructures et pour l’ensemble des usagers, car sans eau, il n’y a pas d’humanité. », affirme Olivier Cenille, responsable du Développement des partenariats du Winlab’, l’incubateur du CCCA-BTP.
Quatre start-up se sont succédé sur l’estrade pour présenter leur solution, afin de favoriser la gestion responsable de la ressource en eau sur chantier. Droople, entreprise suisse installée à Lausanne, a ouvert la session des pitchs. « Notre ambition est de donner à chacun le pouvoir d’économiser l’eau, a lancé Dominique Buisson, directeur des ventes France de la start-up. Nous proposons des capteurs qui mesurent les volumes, la température, le pH ou encore les cycles d’utilisation. Ces données sont ensuite consultables sur notre plateforme. » En mettant plusieurs capteurs, sur la base vie et les autres points d’usage, le système de Droople permet d’identifier les fuites, de mesurer les consommations d’eau réelles et de consolider les rapports ESG des entreprises.
Deuxième start-up évaluée, Kitempu propose un outil de prédiction météo sur 36 heures, pour organiser les chantiers en amont. L’outil permet aussi d’obtenir des certificats d’intempéries pour justifier des retards de chantier dus aux mauvaises conditions météo.
La gestion de l’eau sur le chantier, c’est aussi son traitement avant de la rejeter. Nomado, jeune PME marseillaise, propose des solutions de traitement de l’eau clé en main. « Notre solution en conteneur est particulièrement adaptée aux chantiers, a affirmé Arthur Chabrol, directeur de projet. L’unité, prête à être mise en place, limite les travaux d’installation. Nous pouvons assembler plusieurs conteneurs pour traiter plus de volume d’eau ou des pollutions complexes. »
Dernière start-up à passer : VorteX-io. Créée en 2019, elle est spécialisée dans la surveillance des cours d’eau en temps réel et dans la prévision. La force de la solution est de combiner et d’analyser de nombreuses données issues de capteurs existants, de satellites et de microstations de mesures installées par l’entreprise. Dans les travaux publics, elle permet notamment de surveiller les chantiers dans les zones à risque d’inondation afin de protéger les hommes et le matériel.
À l’issue de chaque pitch, les acteurs de la filière présents dans la salle et en visioconférence ont donné leur avis sur les solutions présentées. Les start-up qui ont le plus convaincu rejoindront le Lab accélérateur d’innovation Travaux publics et Infrastructures, pour être mises en contact avec les entreprises de travaux public et les aider à préserver l’eau.
Nous devons accélérer sur la gestion de l’eau et la préservation de la ressource en eau dans toutes les phases du chantier. En amont, c’est savoir exactement ce que l’on pompe dans les nappes phréatiques. On a vu des innovations qui permettent de pomper de manière extrêmement précise et de savoir, en temps réel, ce que l’on a consommé. C’est extrêmement intéressant au regard du stress hydrique et de l’acceptabilité de nos chantiers dans des zones rurales, avec des agriculteurs qui, eux-mêmes, ont besoin d’eau pour leur travail. C’est également important car les réglementations européennes nous obligent à fournir des indicateurs beaucoup plus précis en matière d’environnement, dont la consommation d’eau. Deuxième phase, pendant le chantier, ce que l’on appelle l’assainissement provisoire. Conséquence du dérèglement climatique, des épisodes de pluies torrentielles majeurs peuvent faire déborder les bassins de décantation traditionnels très rapidement. Enfin, troisième sujet, en bout de chantier : les rejets.
Comment s’assurer que les matières en suspension de l’eau ne dépassent pas le seuil règlementaire de 35 mg par litre ?
Il est très important. Les bonnes idées ne sont pas toujours celles dont on parle le plus. Aujourd’hui, nous n’avons vu que des bonnes solutions, en phase avec les besoins de nos entreprises. Elles sont concrètes, opérationnelles et elles peuvent être mise en place immédiatement. La Fédération nationale des travaux publics compte 8 600 adhérents, dont 98 % de PME de moins de 50 salariés. Elles n’ont pas forcément une visibilité sur ces solutions-là. Certaines sont très peu coûteuses. Pour nous, c’est une formidable opportunité de faire un pont entre ces solutions qui sont accessibles et les besoins de nos PME adhérentes.