Newsletter n° 7 – 26 novembre 2021

Conduite d’engins TP : quand la réalité dépasse la simulation

Au salon MINExpo 2021, la Société Komat’su a présenté une innovation qui risque de révolutionner le monde de « l’immersif » dans les métiers des Travaux Publics (TP).  En effet, ils ont conçu conjointement avec la société Immersive Technologie (spécialisée dans la simulation de conduite d’engins aux États Unis) des modalités d’immersion permettant de conduire réellement un engin à distance. L’engin n’a pas de conducteur, seul un opérateur réalise le travail à distance (cf. en savoir plus en fin d’article).

Une étape vient d’être franchie dans l’utilisation des simulateurs de conduite d’engins !

Les travaux publics de demain se préparent aujourd’hui et, la démonstration faite lors de ce salon par ce grand constructeur reflète les évolutions futures. Maintenant il devient possible pour un opérateur de conduire à distance un engin de 700 tonnes depuis une plateforme de simulation !

La réalité, cela se prépare dans les CFA TP grâce aux modalités immersives

Depuis quelques années, des simulateurs de conduite de véhicules sont apparus dans les centres de formation en alternance, dans les lycées professionnels, voire dans les auto-écoles.

Comme toutes les technologies, l’innovation dans l’immersif est permanente.  Elle est rapide et nécessaire pour permettre de correspondre à la réalité du terrain. Quelles sont les innovations en cours dans la simulation de conduite des engins de TP ? Comment celles-ci se mettent en place dans les centres de formation qui forment aux métiers des travaux publics ? Quelles plus-values apportent-elles aux apprenants et aux formateurs ?

Quelles évolutions aujourd’hui du côté des simulateurs dans le monde de la formation afin anticiper demain ?

Rappelons tout d’abord les avantages pour les CFA à utiliser des simulateurs de conduite d’engins TP, qui resteront les principaux arguments de ce moyen didactique.

Travail sans risque et en situation réelle : la simulation est sans risque pour l’apprenant comme pour le formateur. Ils peuvent se former à des situations de travail, sans risque de dégâts sur la machine ou même de blessures corporelles, mais surtout d’appuyer sur de réelles situations de travail et ainsi donner du sens aux apprentissages des jeunes en formation.

Optimisation du coût d’utilisation et de formation : en effet, une plateforme de simulation peut intégrer plusieurs engins dans un espace unique. Le coût horaire restera toujours moins élevé que celui de l’exploitation d’une machine réelle et peut être utilisé sans fin.

Minimisation de l’impact carbone : faire fonctionner un moteur diesel pour apprendre à synchroniser des mouvements n’est plus nécessaire. Les principales compétences à maitriser lors de la conduite d’un engin peuvent être vues sur simulateur.

Le suivi précis des critères d’évaluation : le logiciel détectera des éléments clés qui sont impossible à contrôler instantanément comme le taux de productivité,  la consommation théorique, la surface d’utilisation inutile.

Par ailleurs, la surface nécessaire pour installer plusieurs simulateurs dans un même espace reste raisonnable en termes de superficie, le formateur peut ainsi s’appuyer sur une pédagogie active et favoriser l’accompagnement de chaque apprenant.  De plus, le logiciel de suivi permet de détecter les erreurs des apprenants en situation d’apprentissage, notamment en matière de sécurité qui n’auraient pas été vues par le formateur.

Quelles innovations pour demain ?

Mais alors, quelles innovations pourrait-on apporter à des systèmes qui fonctionnent déjà ? Pour comprendre cela et, pour que les formations soient cohérentes aux besoins des métiers, nous devons prendre du recul et anticiper les attentes des professionnels.

Aujourd’hui, les constructeurs de matériel proposent de manière quasi automatique des assistances dans le suivi et le guidage de l’engin. Former les utilisateurs sur un équipement 100 % numérique présent dans une cabine réelle n’est pas écologique et reste difficile à mettre en place en conditions réelles. L’écran ainsi que les fonctions que celui-ci contrôle, ne pourrait-il pas se trouver sur un simulateur ?

 

Un constructeur suédois (TENSTAR) propose actuellement des modules directement intégrés sur une plateforme multi-machines. Ces modules ont été conçus avec des partenaires reconnus et utilisés aujourd’hui par les professionnels. Cela représente l’avenir pour former les apprentis en CFA TP. En effet, l’utilisation du simulateur est donc optimisée car la présence d’un module « guidage » permet à l’apprenant de prendre en main un outil parfois complexe sans avoir besoin d’une plateforme extérieur et d’un engin « lourd » (le guidage est principalement employé sur des engins de taille relativement importante).

 

Cependant, il est à noter que certains utilisateurs de simulateurs perçoivent un manque de réalisme en étant installé devant un écran. On entend fréquemment les apprenants dire : « je bouge ma tête pour mieux voir devant mais l’image reste fixe ! » Certains constructeurs ont mis en place une fonction de suivi de la tête qui suit l’orientation de l’opérateur et contribue à accroître le réalisme par l’adaptation du champ de vision aux mouvements.

Le simulateur pourrait être la porte d’entrée pour des nouvelles modalités pédagogiques notamment le test d’aptitude métier en vérifiant la motricité, la vision dans l’espace par exemple : support numérique pour la formation AIPR (casque VR avec applicatif dédié). Les développeurs d’applications travaillent déjà sur le sujet.

L’innovation proposée conjointement par Immersive Technologies et Komat’su apportent des éléments de réponse à cette problématique et représente à coup sûr l’avenir des simulateurs de conduite d’engins de chantier. La société Acréos s’est également emparé de ce chantier d’avenir.  

Vous êtes intéressé ? Besoin de plus d’information ? Contactez-nous :

Fréderic BUTTET : frederic.buttet@ccca-btp.fr

En savoir plus …

Vidéo de démonstration : Vidéo télé opération Komat’su

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