Les Génies de la construction ! : une finale 2020 virtuelle et inédite

Les Génies de la construction ! : une finale 2020 virtuelle et inédite

Dans un contexte particulier, la finale de la 16e édition des Génies de la Construction ! s’est déroulée grâce à la persévérance des candidats et à la créativité des organisateurs. Huit projets ont été récompensés.

Agilité et originalité… La 16e édition des Génies de la Construction ! s’est déroulée jusqu’à la finale, malgré la crise sanitaire liée à la Covid-19.

Créé en 2004, ce concours axé sur les territoires intelligents, durables et connectés, permet de refléter la richesse et la diversité des métiers du bâtiment et des travaux publics. Ouvert aux élèves et étudiants de collèges, lycées et de l’enseignement supérieur, cette compétition leur permet de mener une réflexion collaborative et prospective, liée aux nouveaux enjeux auxquels les acteurs de la construction et de l’aménagement du territoire doivent répondre, notamment en termes de transition numérique, technologique et environnementale. 

Nous sommes l’un des rares concours à ne pas avoir annulé à cause de la Covid-19. Beaucoup de professeurs nous ont remerciés  pour cette décision. Les élèves investis ont pu valoriser leur travail et ne pas être pénalisés. Il y a eu des désistements, mais bon nombre d’équipes ont décidé de poursuivre et d’aller jusqu’au bout de l’aventure », confie Jean-Luc Penichou, coordinateur du concours des Génies de la Construction !.

Les productions réalisées par les jeunes devaient répondre aux problématiques suscitées par l’évolution d’un territoire intelligent, durable et connecté, au travers des thématiques suivantes : le logement, la mobilité au sein des territoires et les déplacements, les activités humaines (culture, industrie, éducation, santé, commerce, agriculture, loisirs), la préservation de l’environnement, y compris la gestion de l’eau et des déchets, les énergies locales et renouvelables. Autant de sujets sur lesquels les élèves et étudiants étaient invités à travailler.

Les équipes d’élèves et d’étudiants des collèges, lycées et établissements du supérieur étaient réparties en quatre catégories (collège, pro, lycée, supérieur), pour réaliser un projet collectif et collaboratif de construction ou d’aménagement projeté vers un futur des territoires intelligents, durables et connectés.

171 équipes engagées et 29 projets finalistes

171 équipes étaient initialement engagées dans le concours. 29 d’entre elles ont pu mener leur projet à terme, malgré le contexte de la crise sanitaire. Dans la catégorie collège, 16 équipes sur 86 ont pu finaliser leur projet. Dans la catégorie pro, trois des 16 équipes engagées ont mené leur projet à son terme et dans la catégorie supérieure, 10 des 25 équipes engagées ont présenté leur travail. La catégorie Lycée est la seule qui a été arrêtée lors de la crise sanitaire, pour maintenir la priorité au baccalauréat.

Une évaluation des projets grâce à la réalisation de vidéos

Le concours s’est adapté au contexte inédit de confinement, par la mise en place d’un dispositif exceptionnel. La date de dépôt des projets a ainsi été reportée, pour que les jeunes puissent finaliser, autant que possible, et selon les modalités d’organisation mises en place au sein des établissements par le ministère de l’Éducation nationale, leurs projets initiés depuis le mois de septembre 2019. Afin de remplacer l’habituelle soutenance des projets devant un jury, à l’occasion d’une finale organisée en présentiel, les équipes projets ont été invitées à réaliser une vidéo de présentation de leur projet. Les dossiers ont été déposés sur une plateforme dédiée, afin que les jurys des différentes catégories du concours puissent évaluer les travaux à distance et sélectionner parmi les projets les lauréats du concours.

Je suis un fan de ce concours, c’est une bonne approche de pédagogie active du travail en groupe… Ce qui me marque et rend ce concours attachant est notamment l’implication des enseignants, surtout pour les collèges et les lycées… Dans la catégorie « supérieur », 25 équipes se sont engagées, dont 10 ont mené leur travail à son terme. Dans l’ensemble, les projets étaient de bonne qualité, même si certaines intentions n’ont pas pu être finalisées. Nous avons délibéré par visioconférence avec les autres membres du jury. Ce qui nous a manqué est l’interaction avec les jeunes », explique Philippe Gotteland, membre du jury et directeur adjoint de la direction Technique et de la Recherche à la FNTP (Fédération nationale des travaux publics).

Des open badges Les Génies de la construction !

Une autre innovation a caractérisé la 16e édition du concours, avec l’édition d’open badges, qui peu à peu s’imposent dans l’univers des apprentissages, de la formation et de l’éducation. Ces images numériques fournissent un système d’accréditation, qui permet de reconnaître des réalisations et des compétences, formelles ou informelles, acquises à l’occasion d’un projet. Ces données sont sécurisées sur une plateforme. Il était important de promouvoir et de reconnaître l’engagement des jeunes dans les projets qu’ils ont conduits, même si tous n’ont pu le finaliser en raison de la crise de la Covid-19.

L’open badge des Génies de la construction ! valide ainsi le travail du concurrent, en mode transversal et en équipe pluridisciplinaire, ainsi que la présentation synthétique d’un projet.  Nous avons imaginé des open badges de participation, en priorité pour la catégorie Lycée, dont les projets engagés n’ont pas pu être menés à leur terme. Sur les 44 équipes de la catégorie lycée, un peu plus de 100 open badges de participation ont ainsi été attribués sur proposition des enseignants. Cette reconnaissance numérique a permis de récompenser l’investissement des participants, explique Jean-Luc Penichou. Je suis satisfait de cette édition particulière, qui nous a permis d’être créatifs et innovants. La prochaine édition sera ainsi enrichie de cette expérience inédite, en espérant que la finale se déroule à Paris ! ».

Les lauréats de la catégorie sup ont également reçu un open badge de participation et un open badge personnalisé relatif au prix qu’ils ont remporté.

Comme à chacune des éditions, les projets ont été appréciés sur leur créativité, leur faisabilité et l’interdisciplinarité, ainsi que sur leur capacité à se transposer sous une forme réalisable pour être appliqués concrètement et sur leur aptitude à répondre aux problématiques suscitées par l’évolution des territoires.

« Le jury de la catégorie sup a remarqué une évolution positive dans la communication et la valorisation des projets »

C’est la seconde fois que je participe au jury en tant que représentante de l’AUGC (Association universitaire de génie civil), qui a pour mission de développer et de promouvoir l’enseignement et la recherche dans le domaine large du génie civil. Certaines équipes ont été plus impactées que d’autres sur le rendu final à cause du confinement. Nous avons reçu des dossiers très différents en termes de contenus, mais aussi de sujets plus variés cette année. L’ensemble du jury a remarqué une évolution positive dans la communication et la valorisation des projets. J’ai été sensible à un projet plus orienté matériaux et valorisation, nouvellement abordé dans le cadre de ce concours et qui rejoint mes domaines de recherche. Le projet Concrete & Scraps présenté par des étudiants de l’ESITC de Caen a plu au jury, notamment par la qualité de sa présentation vidéo, didactique et originale. Le jury lui a ainsi décerné une mention spéciale « Vidéo coup de cœur ». Au travers de ce concours, les étudiants développent leurs compétences scientifiques, techniques, collaboratives et communicatives pour promouvoir leur projet, mais aussi leur formation. C’est donc aussi un moyen pour les établissements de montrer les formations proposées et pour les élèves et étudiants de s’informer sur les offres pédagogiques et de rencontrer des professionnels et membres du secteur de la construction. Je félicite tous les étudiants et leurs encadrants pour leur travail, leur ténacité et leur engagement dans le concours. »
Alexandra Bourdot, maître de conférences en Génie Civil à l’École normale supérieure Paris-Saclay, membre du jury dans la catégorie sup.