Newsletter n° 15 – 14 octobre 2022

Les tensions sur le marché du travail progressent, notamment dans les métiers qualifiés du bâtiment 

Après une diminution en 2020, les tensions sur le marché du travail remontent et atteignent en 2021 leur plus haut niveau depuis 2011, selon la DARES et Pole emploi. 

Les tensions sur le marché du travail augmentent dans pratiquement tous les métiers et sont particulièrement fortes dans les secteurs du bâtiment, de l’industrie, de l’informatique et des télécommunications, ainsi que chez les infirmiers. Au total, 7 métiers sur 10 sont en tension forte ou très forte en 2021. 

La Dares a établi un classement des 30 métiers les plus en tension en 2021. Parmi eux, un tiers des métiers sont des métiers du BTP.  

L’origine des tensions dans le bâtiment provient surtout de l’intensité des embauches et d’un déficit de main-d’œuvre qualifiée disponible, notamment pour les dessinateurs, les techniciens, les charpentiers et plombiers-chauffagistes. Le métier « ingénieurs du BTP, chefs de chantier et conducteurs de travaux (cadres) » est le 5e poste le plus en tension au niveau national.  

Des tensions qui se retrouvent dans tous les départements

Le niveau de tension est élevé pour les ingénieurs et cadres du bâtiment dans tous les départements (sauf en Martinique) où les effectifs sont suffisants pour mesurer l’indicateur de tension, et cela malgré des conditions de travail moins contraignantes et une forte durabilité de l’emploi. L’intensité des embauches et le manque de main d’œuvre sont les raisons principales des tensions sur ces métiers. 

Pour les ouvriers qualifiés du gros œuvre, le niveau de tension est très élevé par département. Seuls 6 départements ne sont pas en tension très élevée : la Somme, les Alpes de Haute Provence, les Alpes Maritime et la Martinique sont en niveau de tensions orange, tandis que la Guadeloupe et la Guyane ne sont pas en tension). En ce qui concerne les maçons, les tensions sur le marché du travail, par département, sont également très élevées. Les conditions de travail sont très contraignantes et il y a une faible durabilité de l’emploi. L’intensité des embauches et le manque de main-d’œuvre qualifiée viennent accentuer les tensions existantes.

Pour les ouvriers qualifiés du second œuvre, il n’y a aucun département qui ne présente pas de tension, et seuls 6 départements ne sont pas en tension élevée. Pour les plombiers, chauffagistes, les tensions sont élevées, en raison principalement de l’intensité des embauches en 2021. Contrairement à d’autres métiers, le manque de main d’œuvre n’explique par les tensions. En effet, la main-d’œuvre disponible peut être suffisante au niveau national, mais sa répartition géographique diffère fortement de celle des postes proposés, ce qui peut engendrer des tensions localisées. Le décalage entre les compétences requises par les employeurs et celles dont disposent les personnes en recherche d’emploi, alimente également les tensions dans les métiers de plombiers et de chauffagistes.

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Yavuz ELVERDI, chargé d’études, yavuz.elverdi@ccca-btp.fr

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