Newsletter n° 3 – 21 mai 2021

La réalité virtuelle stimule les modalités d’apprentissage dans le BTP

Transformer l’apprenant en acteur de son apprentissage, tel est le principe de la pédagogie active fondée sur les technologies immersives. Après le recours aux ordinateurs et aux tablettes, l’utilisation de la réalité virtuelle dans l’enseignement s’annonce prometteuse. À travers des moyens immersifs et interactifs permettant d’appréhender le métier, l’apprenant en CFA peut gagner en compétences en trouvant de l’intérêt à l’apprentissage. 

Pour l’organisme de formation, l’intérêt de l’apprentissage à partir d’expériences de réalité virtuelle est multiple.  Cette technologie permet de faire le lien entre les activités de production en entreprise (les situations de travail) et les activités d’apprentissage. Au-delà de l’environnement virtuel qui réduit les besoins en espace de formation, le gain économique en matériels ou matériaux est évident. Sur le plan pédagogique, la technologie présente 4 atouts majeurs :

• l’interactivité : en étant acteur, l’utilisateur renforce son apprentissage expérientiel ;
• la dimension immersive : l’apprenant est plongé dans un monde virtuel, il peut appréhender un environnement spécifique sans y être confronté concrètement ;
• le réalisme des situations : l’utilisateur peut percevoir des images et des sons, ou être guidé par des instructions orales ;
• l’approche haptique : l’apprenant peut aussi percevoir un contact ou une pression via des interfaces tactiles ou ressentir des forces motrices à travers les objets virtuels, par exemple, via des interfaces à retour d’effort.

De nouvelles approches pédagogiques pour les acteurs de la formation

Une immersion formatrice pour l’apprenti

Grâce à la réalité virtuelle, l’apprenti peut se former aux gestes professionnels, être mis en situation de prise de décision, autant de moyens d’acquérir plus d’autonomie sur le chantier ou en situation de travail. En réalité virtuelle, l’apprenant a le droit de se tromper et peut recommencer une tâche jusqu’à la mémoriser. Il est immergé à 360° dans un « décor » du sol au plafond où d’autres corps d’état peuvent intervenir sur le même environnement, ce qui suppose l’interopérabilité des mondes virtuels. Finalement, l’apprenti peut progresser à son rythme, avoir une vision précise de ce qui est à améliorer et des interactions possibles avec d’autres intervenants.

De nouveaux registres pédagogiques pour le formateur

Il choisit l’environnement à développer (concret, réaliste) et surtout les scénarii à proposer à ses apprentis. C’est justement à travers la construction de scénarii qu’il va favoriser la mémorisation des informations et pousser l’apprenti à se déplacer librement. Il peut également reconstituer des environnements spécifiques habituellement peu accessibles, voire dangereux dans la réalité pour former ses apprentis. Il aura la possibilité de faire une évaluation objective et automatisée du comportement de l’apprenant à partir de ses activités et ses prises de décision.

Une meilleure professionnalisation des salariés pour l’entreprise

Quant à l’entreprise, elle pourra à terme bénéficier de ces nouvelles modalités pour professionnaliser ses salariés dans la réalisation d’activités nouvelles ou attendues dans le cadre de ses chantiers. A l’image de l’apprenti, le salarié peut acquérir plus d’autonomie en situation de travail mais également améliorer son processus d’intervention et ses performances sur chantier en toute sécurité.

Des espaces de formation à repenser pour les organismes de formation

Actuellement la formation des apprenants en CFA s’organise autour d’une diversité de lieux et d’espaces. C’est l’activité pédagogique qui dicte le choix d’un lieu, d’un espace. À l’inverse, utiliser la réalité virtuelle dans l’apprentissage demande au formateur d’anticiper voire d’adapter, l’utilisation de ses espaces habituels pour faciliter l’engagement de l’apprenant. Actuellement, la surface recommandée pour tester un module dans de bonnes conditions est estimée à 6m² environ (3mx2m). Créer un espace dédié dans une salle de technologie suppose de repenser l’organisation. Réaménager, moderniser ses espaces devient un enjeu important pour mieux former demain.

Vous êtes intéressé ? Besoin de plus d’information ? Contactez :

• Philippe Moreau : philippe.moreau@ccca-btp.fr
• Pascal Miché : pascal.miche@ccca-btp.fr

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