Newsletter n° 28 – 15 mars 2024

Les Drones dans le BTP et pour les OFA

L’arrivée des drones dans le BTP a un impact sur bon nombre de métiers, en améliorant la sécurité et l’efficacité des inspections. Grâce à des capteurs de précision, ils permettent d’accéder à des zones inaccessibles et de collecter des données précises. Les drones déchargent ainsi les ouvriers de tâches dangereuses et réduisent les risques physiques et de fatigue. Cependant, malgré ces précieuses avancées, l’utilisation des drones dans le secteur de la construction reste encore freinée par les restrictions réglementaires, qui garantissent la sécurité et le respect de la vie privée des riverains des zones parcourues.  

L’amélioration de la sécurité et de l’efficacité des inspections  

Dans le cadre de l’inspection des chantiers et du suivi en temps réel de l’avancée de travaux, le drone représente un véritable gain de temps, comme le souligne Francine Coullet, Présidente du centre de pilotage de drones France Survol :  

« Les drones permettent d’accéder à des lieux inaccessibles qui nécessitent des échafaudages. Les données techniques recueillies par les drones à partir de leurs capteurs de précisions sont précises. Le drone fait gagner du temps. En une seule journée, une inspection peut être faite » 

L’inspection de chantiers via des drones permet également d’effectuer des bilans thermiques grâce à des captures d’images thermiques de toutes les surfaces d’un bâtiment. A partir de ces images, il est possible d’identifier les problèmes d’isolation thermique et d’étanchéité.  De plus, les drones facilitent la photogrammétrie, technique permettant la modélisation 3D des bâtiments : le drone prend plusieurs photos du bâtiment, qui sont ensuite converties en un maillage 3D grâce à un logiciel.  

Outre ces avancées en termes d’efficacité des inspections, les drones offrent également des bénéfices pour la sécurité des ouvriers. Ainsi, les inspections de structures élevées, comme les ponts et les cheminées peuvent exposer les ouvriers à des risques de chute importants. Les drones peuvent remplacer les ouvriers sur ces activités dangereuses. L’utilisation de drones limite également les risques physiques et de fatigue des ouvriers. Le port d’EPI (équipements de protection individuelle) lourds et encombrants, ainsi que la durée des inspections manuelles peuvent entraîner de la fatigue et par conséquent une baisse de vigilance, augmentant le risque d’erreurs et d’accidents sur les chantiers.   

L’utilisation des drones améliore donc nettement l’efficacité et la sécurité des inspections. Aujourd’hui, ils sont très utilisés notamment par des entreprises du bâtiment telles que Bouygues Construction et Vinci.  

Si les drones offrent des avancées considérables pour le secteur du bâtiment et des travaux publics, les restrictions règlementaires freinent leurs usages. En effet, l’utilisation de drones peut être proscrites dans certains lieux, afin par exemple de respecter le droit à la vie privée des habitants.  Il existe également des zones d’exclusion aérienne, telles que les aéroports, bases militaires, centrales nucléaires, les zones sensibles comme les sites naturels protégés. Enfin, les vols de nuit sont interdits, sauf autorisation spéciale. Ces règlements sont définis par l’AESA (Agence Européenne de la Sécurité Aérienne). Les pilotes de drones doivent se conformer entièrement aux exigences des réglementations européennes. 

Des nouvelles compétences à acquérir  

L‘utilisation de drones pour suivre l’avancement des chantiers nécessite ainsi l’acquisition de nouvelles compétences, tant en termes de compétences techniques, d’usage et technologiques que de connaissances des règlementations en vigueur.  

Afin de garantir les meilleures conditions d’exécution, Francine Coullet précise la nécessité d’avoir à la fois : « des compétences pratiques et des compétences métiers ». Ces deux types de compétences sont inséparables car le pilote doit maîtriser le métier avant d’utiliser le drone. Le pilote doit s’assurer que les données captées par le capteur du drone sont justes ce qui nécessite qu’il comprenne les exigences du métier.  

Le développement de la formation aux usages des drones dans les OFA : un usage d'avenir  

France Survol travaille justement sur une formation certifiante qui pourrait délivrer ces deux types de compétences. Emmanuel Mahiette, Directeur du BTP CFA Ermont qui porte une attention particulière au potentiel des drones, précise que les drones représentent un « potentiel pour mesurer, diagnostiquer et inspecter ».  Cependant, Il existe aujourd’hui peu de formations dédiées uniquement au pilotage de drones dans le bâtiment et les travaux publics. Les drones sont encore peu présents dans les OFA, en raison notamment d’un manque de moyens techniques et humains. Pour Emmanuel Mahiette : « la mise en œuvre des drones est actuellement très complexe. Il nous faut des experts. L’idéal serait une formation théorique et pratique ». Ces deux types de formations rejoignent l’idée de France Survol avec les « compétences métiers et compétences pratiques ».  

Contacter Emmanuel Mahiette : emmanuel.mahiette@btpcfaidf.fr 

Contacter Francine Coullet : francine@france-survol.com 

Sources :  

Vous êtes intéressé ? Besoin de plus d’informations ? Contactez-nous :

Paul KREMER, Alternant chargé de veille : paul.kremer@ccca-btp.fr

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